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Danielle Lanteigne

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L'Art au Féminin

 

L'artiste peintre Danielle Lanteigne dit aimer depuis toujours le contact direct avec la création plastique. Déjà visionnaire et intuitive toute jeune, elle n'a qu'une dizaine d'années lorsqu'elle déclare à sa sœur savoir d'instinct utiliser les tubes d'huiles que cette dernière avait reçus en cadeau. À partir de ce moment, elle réalise toute l'ampleur de l'univers qu'elle désire peindre. Après des études en arts plastiques à l'Université Concordia de Montréal, et plus d'une décennie de recherches picturales constantes, son œuvre est primée lors du Grand Prix du Conseil de la Culture des Laurentides en 1992. Elle perfectionne cette rigueur d'exécution, qui devient caractéristique de son travail, sous l'égide de madame Françoise Sullivan dont l'influence se voit encore dans l'élaboration du dessin.

 

Toute la richesse de son œuvre actuelle repose sur une connaissance et une maîtrise de la technique picturale. La force acquise dans la division de l'espace, le rendu de masses colorées et la recherche de textures n'est pas étrangère à la qualité de l'ensemble visuel final. Danielle Lanteigne s'efforce de garder des critères élevés d'exécution et nous invite subtilement, souvent avec humour, à percevoir des anecdotes tirées de notre quotidien. Le combat continuel entre les jeux d'équilibre des formes et des couleurs reste pourtant ce qui se voit d'emblée lorsqu'on regarde ses natures mortes récentes. Elle s'amuse à briser la perspective d'objets usuels. Elle vient brouiller consciemment nos pistes de perception en peignant tantôt un citron rectangulaire, tantôt une pomme carrée à pédoncule qui ressemble à un fanion, tantôt des raisins grossis à angle droits. À l'instar de plusieurs peintres de la nouvelle figuration, elle déforme pour mieux reformer, fait vibrer les lignes et brise les conventions. Bien qu'elle se qualifie de "coloriste", sa préoccupation principale reste l'obsession de voir disparaître le point de fuite, notion académique à laquelle elle semble allergique. Chez elle, tous les éléments et objets sont animés par une même vie et confrontés dans un ordre apparemment irrationnel: ils sont à la fois inertes et animés.

 

Pour elle, peindre et dessiner sont des nécessités, des moments privilégiés qu'elle s'accorde afin de rester maître de l'équilibre.

 

Marie-France Lamoureux

"L'Art au Féminin"

Revue Magazin'Art (Été 1996)

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